Vous êtes un professionnel du monde du spectacle vivant, et vous avez besoin d’un logiciel pour vous aider à gérer votre activité au quotidien (diffusion, production, gestion…) ? Vous estimez que votre fonctionnement est particulier, et que seul un développement spécifique pourra répondre précisément à vos impératifs ? Vous envisagez donc de créer votre propre logiciel de base de données : mais est-ce une bonne… ou une mauvaise idée ? Quels sont les risques ? C’est ce que nous allons étudier !
Développer, c’est un métier…
L’informatique de gestion peut paraître simple : après tout, un logiciel de base de données, ce ne sont « que » des listes et des formulaires de saisie ! Ne perdez cependant jamais de vue que le développement d’un logiciel, c’est un vrai métier. En effet, même si des outils — comme FileMaker Pro ou Microsoft Access — peuvent permettre de réaliser assez facilement des bases de données sur mesure, leur utilisation requiert de véritables compétences techniques.
Plus prosaïquement, à moins que vous n’ayez été développeur dans une vie antérieure ou que vous n’ayez un neveu spécialiste du sujet prêt à vous aider bénévolement, la création d’un logiciel de base de données impliquera très probablement de faire appel à un développeur spécialisé (en freelance ou salarié d’une SSII — société de services en ingénierie informatique). Autant le dire tout de suite : cela représente un certain budget !
Concevoir un logiciel, ça prend du temps
Vous avez trouvé un développeur compétent ? Bravo, mais cela ne suffira pas en soi. Comme vous êtes le (ou la) seul(e) à savoir avec précision ce que vous voulez, vous devrez être celui (ou celle) qui conçoit véritablement le logiciel. Ce qui vous demandera du temps.
Pourquoi ? Déjà parce qu’il n’est pas facile — pour vous comme pour le développeur — de visualiser « du premier coup » ce que vous voulez. Votre développement passera par plusieurs phases de briefings, d’implémentations, de retours, de secondes implémentations, de tests, d’ajustements et d’affinages (d’autant qu’il n’est pas toujours évident de communiquer avec un développeur qui pense « technique » alors que vous pensez « métier »)… Et ce pour chacune des fonctionnalités !
Ensuite, parce que ce temps, vous ne pourrez le consacrer à ce qui est véritablement votre cœur de métier : la diffusion, la production, l’administration… C’est une évidence dont vous vous rendrez vite compte : gérer un projet informatique est un véritable métier en soi. Est-ce le vôtre ? Est-ce vraiment ce que vous avez envie de faire pendant des heures ? Réfléchissez bien à ce point avant de vous lancer.
Attention aux coûts cachés
Vous souhaitez développer votre logiciel afin de mieux gérer votre budget ? Vous pensez « investir une fois pour toutes » puis le rentabiliser dans la durée ? Attention, le tableau n’est pas si idyllique que ça. Il faut en effet faire attention aux coûts récurrents :
- Les licences. Celles de FileMaker Pro et Microsoft Access ne sont pas gratuites ! Elles sont facturées sous la forme d’un abonnement annuel, parfois limité en nombre d’utilisateurs. N’oubliez pas de l’intégrer à vos calculs.
- Le serveur ou l’hébergement. Votre base de données devra tourner sur un serveur, qui sera soit à acheter (avec la licence du système d’exploitation qui va avec…), soit à louer (hébergement en ligne). Cela représente un coût à ne pas négliger.
- La sauvegarde. Il vous reviendra de gérer les sauvegardes de votre logiciel. Pour ne rien perdre, il faudra idéalement un système de copie dans un serveur distant. Ce qui implique de payer un espace de stockage… et la mise en place du robot qui va se charger des sauvegardes !
La problématique de la maintenance…
Certaines de vos connaissances ont fait développer des bases de données de type FileMaker Pro ou Microsoft Access il y a quelques années ? Interrogez-les pour savoir si elles arrivent à faire maintenir correctement leur base de données dans le temps.
La maintenance d’un logiciel constitue en effet une vraie problématique : les technologies évoluant régulièrement (comme en témoignent les différentes versions successives de Mac OSX, Windows ou iOS et Android), les logiciels peuvent vite se retrouver « naturellement » obsolètes et, de fait, incompatibles.
De plus, vos besoins peuvent évoluer dans le temps : que se passera-t-il si vous avez un jour besoin de synchroniser vos téléphones portables ou des comptes Google avec votre logiciel ? Bonne chance pour retrouver celui qui a développé votre logiciel si son travail pour vous remonte à quelques années… Dans ce cas, il vous faudra le mettre à jour et le faire évoluer avec un nouveau développeur. Dégager à nouveau du temps et de l’argent. En espérant que cela soit possible : parfois, comme avec une vieille voiture dont les pièces de rechange ne sont plus disponibles, il n’existe de solution autre que de développer entièrement un nouveau programme !
Développer un logiciel spécifique, c’est un vrai projet. Lequel prend du temps et de l’argent. Nous vous conseillons donc de réfléchir avant de vous lancer. Et de bien étudier toutes les autres possibilités qui s’offrent à vous !