Depuis plusieurs années, le secteur musical fait l’objet de profonds changements : réforme territoriale, baisse des subventions pour les créations et les festivals, réformes des annexes 8 et 10 de l’Unédic, diversification des sources de financement… Le secteur de la musique classique est lui aussi concerné par ces bouleversements. Parce qu’il est plus facile de défendre ses intérêts au moyen d’une structure organisée spécifique, il existe de nombreux syndicats. Quelles sont les principales organisations syndicales existantes dans le monde de la musique classique ? Quelles sont leurs missions ? Quels sont les avantages à rejoindre un syndicat ? Coulisses fait le point.
Pourquoi rejoindre une organisation syndicale ?
L’adage « l’union fait la force » est cité comme référence par bien des organisations syndicales. Vous êtes administrateur d’un orchestre, ensemble, opéra ou festival ? Voici les principaux avantages d’une adhésion à un réseau syndical.
- L’influence : les principaux syndicats influencent les politiques publiques en matière de culture. L’union syndicale, c’est le moyen d’être connu et reconnu par les pouvoirs publics ; c’est désigner un porte-parole pour la profession et disposer d’un pouvoir de décision. C’est aussi important pour l’image de la profession, qui apparaît plus visible et plus forte dans les débats (négociations paritaires, manifestations, etc.).
- Les ressources : constitués d’acteurs de premier plan du secteur musical, les réseaux syndicaux sont un lieu d’échange d’informations et de compétences précieuses : soutien juridique, financier et administratif, représentation dans les festivals… Une structure bénéficie également des ressources mises à disposition par les autres membres de l’union : études, productions, accès à des stages de formation, soutien à la création…
- La visibilité : adhérer à un syndicat offre également la possibilité de profiter des actions de communication globale mises en oeuvre par celui-ci pour ses membres (présence à des salons comme Musicora ou encore sur des sites comme France Festivals). Cela vous permettra par ailleurs de dégager une image plus professionnelle.
Les principaux syndicats
Il existe de nombreux syndicats dans le monde de la musique classique. Certaines organisations sont récentes, d’autres beaucoup plus anciennes. Les principaux syndicats chargés de la défense des intérêts des acteurs de la musique classique sont regroupés au sein de la plateforme Accord Majeur, qui participe à la définition, à la mise en place et au développement des politiques culturelles dans le secteur musical :
- L’AFO (Association Française des Orchestres). Créée en 2000, elle regroupe les principaux orchestres permanents (Orchestre National de France, Orchestre de Paris, Orchestre National de Lyon, etc.). Elle est le porte-parole de la profession, joue un rôle d’observatoire et de centre de ressources et est également à l’initiative d’Orchestre en fête.
- La CPDO (Chambre Professionnelle des Directions d’Opéra). Lieu de rencontre et et de partage, la CPDO a été créée en 1932 dans l’optique de représenter les employeurs dans le domaine de l’art lyrique. Elle promeut notamment la direction d’opéra comme un modèle unique de management dans le secteur du spectacle vivant.
- France Festivals (Fédération française des festivals de musique et du spectacle vivant). Elle rassemble de nombreux festivals de musique classique et musiques anciennes. Elle remplit des missions d’observation, de représentation auprès des pouvoirs publics, d’assistance et de mise en commun de ressources pour les acteurs des festivals.
- La Fevis (Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés). Créée en 1999, elle est le porte-parole de la profession et collecte et analyse des informations sur ses membres. Elle anime un réseau européen des ensembles indépendants.
- Futurs composés. Ce réseau rassemble des acteurs de la création musicale en France. Son objectif est de défendre la place – et la pertinence – artistique de la création, aussi bien dans les pratiques professionnelles que dans les politiques publiques.
- Profedim (Syndicat Professionnel des Producteurs, Festivals, Ensembles, Diffuseurs Indépendants de Musique). Il représente le secteur, défend ses intérêts (négociations paritaires, convention collective), effectue un travail de veille sociale, fiscale et juridique, ainsi que de coordination.
- Rema (Réseau Européen de Musique Ancienne). Très actif, ce réseau créé en 2000 a pour principaux objectifs la promotion et la diffusion des musiques anciennes en Europe.
- ROF (Réunion des opéras de France). Véritable centre de ressources sur l’art lyrique, cette association rassemble un réseau de 25 maisons d’opéra, scènes ou festivals. Elle oeuvre pour l’information, la coordination et la valorisation de ses membres, et est également à l’origine de l’événement Tous à l’Opéra !.
- Synolyr (Syndicat National des Orchestres et des Théâtres Lyriques). Ce syndicat professionnel rassemble théâtres et orchestres symphoniques et lyriques depuis 20 ans. Parmi ses principales missions, on peut noter la diffusion de la musique symphonique en France et à l’étranger, le soutien à la création ou encore les actions à destination du jeune public.
Les syndicats sont des lieux d’influence, de réflexion, d’échange, d’information et de conseil. Interlocuteurs privilégiés des pouvoirs publics, ils font le lien entre la profession et les institutions (ministère de la Culture et de la Communication, collectivités). S’il peut être intéressant d’y adhérer, à vous de juger quel sera le retour sur investissement, notamment en termes de visibilité et d’accompagnement.
Source image : Flickr/Alexandre Delbos