Nous vous en parlions il y a quelques mois : la loi oblige les ERP (Établissements recevant du public) et les IOP (Installations ouvertes au public) — ce qui inclut bien sûr les établissements culturels —, privatifs comme publics, à « être tels que toute personne handicapée puisse y accéder, y circuler et y recevoir les informations qui y sont diffusées, dans les parties ouvertes au public ». Mais elle ne dit mot sur le contenu des spectacles. Quid de l’accessibilité des programmations ? Comment faire pour qu’un public en situation de handicap puisse également profiter des performances artistiques ? Voici quelques réponses proposées par certains lieux de spectacle.
1/ Un surtitrage collectif
Au théâtre Silvia-Monfort de Paris, les spectateurs sourds ou malentendants peuvent profiter d’une projection de textes (dialogues, commentaires, ambiances sonores…) au-dessus de la scène. Ainsi, ils ne ratent aucune nuance dans le texte des comédiens, même lorsque ceux-ci doivent parler vite ou chuchoter.
À noter qu’il existe également des dispositifs de surtitrage individuel (comme au Théâtre National de Chaillot par exemple, en collaboration avec l’association Accès Culture). Un boîtier portable, avec écran à cristaux liquides, est proposé aux spectateurs sourds ou malentendants.
2/ Des séances en audio-description
À Rennes, des séances en audiodescription (le spectacle est décrit oralement, en direct ou de façon enregistrée) avec casque, programme en braille et/ou en gros caractères sont programmées à destination des personnes aveugles et malvoyantes. L’Opéra de Rennes propose également des « visites tactiles » à ces spectateurs, qui leur permettent de toucher les décors et costumes. Il est, enfin, possible de profiter de jumelles pour suivre ce qu’il se passe sur scène.
3/ Des spectacles doublés en langue des signes
Laboratoire de recherches artistiques sur la langue des signes, les arts visuels et corporels, la compagnie IVT — installée dans les locaux de l’ancien théâtre du Grand-Guignol à Paris — propose tout au long de l’année des spectacles en langue des signes. Et ce dans de nombreux domaines : théâtre, cirque, danse, musique, marionnettes, arts du mime et du geste… La programmation d’IVT se veut bilingue, puisqu’elle est complètement accessible au public, qu’il pratique la langue des signes ou non.
4/ Un accompagnement personnalisé
Les personnes souffrant de troubles autistiques sont le plus souvent exclues des salles de spectacle, leur handicap étant le plus difficile à « compenser » par une installation ou un équipement. Pourtant, depuis 2005, le dispositif Ciné-ma différence organise des séances de cinéma mensuelles dans de nombreuses villes de France accessibles à des personnes présentant des troubles autistiques et autres troubles du comportement. Chaque spectateur est accueilli de sorte qu’il se sente le bienvenu et respecté tel qu’il est, du début de la séance à la sortie de la salle.
Le dispositif Ciné-ma différence est aujourd’hui présent dans 19 villes. Il a projeté 430 films à 22 000 spectateurs. Une initiative certes issue du monde du cinéma, mais qu’il est possible de reproduire dans le spectacle vivant !
5/ Des boucles magnétiques pour amplifier le son
La technologie des boucles magnétiques permet aux personnes équipées d’un appareil de correction auditive possédant la position T de capter un champ magnétique précis (la position T, pour « téléphone », étant la fonction permettant de recevoir le son). Des casques récepteurs peuvent également être prêtés le temps de la représentation.
Au Théâtre des Célestins, à Lyon, 30 casques et boucles magnétiques individuelles sont disponibles à l’accueil. Ces récepteurs sans-fil permettent d’amplifier le son des spectacles. Le principal avantage ? Il s’agit d’une installation simple et peu onéreuse, qui peut être réalisée facilement dans une salle déjà en service.
Et vous, comment vous y prenez-vous pour proposer vos productions aux spectateurs en situation de handicap ? Prenez la parole dans les commentaires !