Artistes, producteurs, éditeurs, managers… Vous envisagez d’élargir votre champ d’action en visant l’international ? Vous êtes-vous tourné vers les équipes du Bureau Export ? Zoom sur cette structure qui accompagne la filière musicale française dans le développement de ses artistes à l’international.
Une maison commune de la musique pour l’export
Créé en 1993, à l’initiative de la SPPF et de la SACEM, le Bureau Export est “la structure commune à l’ensemble de la filière musicale pour l’export», indique Marc Thonon, directeur depuis avril 2016. « Concrètement, nous favorisons l’accroissement du périmètre des artistes français à l’étranger »
Initialement dédié à l’accompagnement des musiques actuelles à l’international, le Bureau Export a, depuis 2008, « étendu progressivement son champ d’application aux musiques classiques – du médiéval au contemporain – et au jazz », précise Françoise Clerc, directrice du pôle Musiques classiques et jazz.
Le Bureau Export a pour vocation de tisser des liens de manière durable avec des professionnels locaux, festivals, programmateurs, labels, éditeurs, presse pour les inciter à inviter et à donner de la visibilité aux artistes français. Pour ce faire, la structure s’appuie sur quatre antennes locales (Berlin, Londres, New York et São Paulo). « Ces antennes travaillent sur le terrain pour favoriser les mises en relation », ajoute Françoise Clerc.
Outre sa présence à l’international, le Bureau Export participe à plus de 80 salons par an de part le monde et organise aussi ses propres événements tel que le Bureau Export Days, qui a permis en 2018 aux adhérents de rencontrer 35 professionnels internationaux du secteur venus de 15 territoires différents.
Musique classique, jazz et musiques actuelles s’y côtoient, comme l’illustre la récente remise de trophée des champions de l’export au cours des Bureau Export Days qui a couronné conjointement William Christie (musique classique), Emilie Parisien (jazz) et Jain (musiques actuelles).
“Aujourd’hui, pour les artistes, l’export c’est vital”
Le Bureau Export bénéficie de financements mixtes de la part de partenaires privés et publics : CNV (Centre National de la Chanson de variété et jazz), FCM (Fonds pour la Création Musicale), Sacem, SCPP (Société Civile des Producteurs Phonographiques), SPPF, Ministère de la Culture et de la Communication, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Depuis 2016, le Bureau Export s’est doté d’une nouvelle gouvernance qui représente mieux l’équilibre des financeurs. Ainsi que la précise Marc Thonon « J’ai pris la direction de l’association il y a 22 mois. Il y avait un besoin de restructuration. Depuis novembre 2016, le Bureau Export a un nouveau Conseil d’Administration composé de 12 votants : 2 membres représentent nos ministères de tutelle , 4 représentent l’industrie phonographique, 3 le spectacle vivant et 3 autres, la Sacem. »
Marc Thonon poursuit : « Nous travaillons à la création et à la clarification des domaines d’intervention et des pôles. Cela se traduit notamment par la refonte des antennes actuelles : si celles de Berlin et de Londres sont en adéquation avec le marché, celles présentes aux Etats-Unis et en Amérique Latine ont besoin d’être repensées. En effet, chacune ne compte qu’un salarié or ces territoires sont ceux où les artistes français sont les plus attendus. » De même, l’Afrique et l’Asie sont des territoires de marché à développer : « On y travaille. La Chine, par exemple, n’est pas un territoire de marché dans le sens où il est difficile de développer une stratégie on line puisque ce pays dispose d’outils qui lui sont propres. Il y a également là tout un travail à effectuer sur le plan marketing et traduction. Mais nous avons de bonnes relations et nous travaillons à une convention. »
« Auparavant, l’export était considéré comme une variable d’ajustement. Aujourd’hui, c’est vital », souligne Marc Thonon qui précise que parmi les adhérents les plus actifs « 20% de leur chiffre d’affaires est issu de l’export ». Il faut dire aussi que « les artistes français sont très attendus car ils proposent une esthétique vraiment différentes des anglo-saxons. Il y a une reconnaissance de cette spécificité dans l’ensemble des musiques : classique, jazz, musiques actuelles. »
Un dispositif d’aide attractif et varié
Pour favoriser l’export des musiques françaises, le Bureau Export déroule tout un ensemble d’aides et d’accompagnement : conseils personnalisés à chacune des étapes du développement d’un projet à l’international, mise en relation avec des contacts internationaux ciblés, veille de marché, participation à des rencontres professionnelles, soutien promotionnel, soutien financier, etc.
« Concernant les aides financières, elles peuvent être de différents ordres : participation aux frais de déplacements, de promotion, aides aux tournées…», précise Françoise Clerc. Il existe aussi les fonds bilatéraux, tels Diaphonique, et Impuls Neue Musik, pilotés par le Bureau Export et financés notamment par la Sacem, le British Council, la fondation Pro Helvetia et l’Institut français. Leur fonction est de « favoriser la commande et la circulation d’oeuvres contemporaines via des appels à projet. »
« Des groupes de travail sont également créés» , ajoute Françoise Clerc. « C’est le cas par exemple avec les agents artistiques sur la mutualisation. Pour être concret, l’idée de ce groupe de travail est de réfléchir à la façon de travailler ensemble pour être plus fort. »
Le Bureau Export a également une mission pédagogique afin d’apporter un cadre méthodologique aux adhérents. « Communiquer en anglais, aller aux conférences internationales… Ce sont des étapes obligées quand on veut partir en tournée à l’export », note Françoise Clerc.
Concernant la veille de marché, le Bureau Export a également un rôle dans l’analyse de données comme l’indique Marc Thonon : « Nous mesurons l’impact des artistes français à l’étranger. Les relevés de données de Spotify, Youtube, Facebook… permettent notamment de savoir dans quelles villes vous avez le plus de vues et de potentiel de développement », explique Marc Thonon. Et c’est pour développer ces territoires de marché identifiés que le Bureau Export peut vous aider.
Outre l’accompagnement du Bureau Export à l’international, les adhérents ont accès à l’importante base de données du Bureau Export (programmateurs, festivals, journalistes…), bénéficient de la possibilité d’être mis en relation avec les professionnels avec lesquels le Bureau Export a tissé des liens, etc.
Comment adhérer ?
Début 2018, le Bureau Export regroupe 480 adhérents, toutes esthétiques confondues. Le Pôle “Musiques classiques et jazz” connaît un fort développement : il est passé de 60 adhérents à 100 en 2018 : ensembles & orchestres, festivals, agents artistiques…
L’adhésion est soumise à des conditions d’éligibilité. La structure candidate doit :
- être une entité juridique française
- avoir un répertoire/catalogue d’un ou plusieurs artistes/créateurs justifiant d’un environnement professionnel solide sur le marché français
- justifier d’une stratégie de développement à l’international
- avoir au moins un projet éligible en cours de développement à l’international (*)
Complémentaire d’autres structures existantes (dont l’Institut Français), le Bureau Export est l’interlocuteur privilégié de la filière musicale pour le développement à l’international. En mai 2018, la France sera le pays hôte de Classical Next, une bonne occasion pour adhérer si vous ne l’avez pas encore fait !
(*) Un projet est éligible s’il possède au moins un phonogramme disponible sur une ou plusieurs plateformes de streaming légales et s’il remplit au moins l’une des conditions suivantes :
– il est signé chez un producteur phonographique français ou en licence ou distribution pour l’export chez un producteur phonographique français
– son éditeur est français et/ou ses œuvres sont inscrites au répertoire de la SACEM
– son producteur de spectacles est français.