Le service civique, une disposition « gagnant-gagnant » pour la structure d’accueil comme pour le volontaire, concerne aussi les associations culturelles. La preuve : sur les sites spécialisés, les offres concernant le secteur du spectacle vivant ne manquent pas ! Vous souhaitez vous aussi recruter un jeune intégré à ce dispositif ? Mode d’emploi en cinq questions.
Qu’est-ce que le service civique ?
Comme son nom le sous-entend, le service civique est un engagement volontaire au service de l’intérêt général. Il est ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans conditions de diplôme. Ce qui compte ? La motivation et le savoir-être !
Né en 2010, le service civique peut être effectué auprès d’associations, de collectivités territoriales et d’établissements publics, en France comme à l’étranger, sur une période de 6 à 12 mois. Il concerne neuf domaines d’intervention, dont les loisirs et la culture. Pour celle-ci, il existe de nombreuses missions possibles :
- actions de médiation avec le public ;
- assistant régisseur ;
- chargé de coordination ;
- mise en réseau d’associations ;
- assistant à l’action culturelle…
Comment procéder à un recrutement en service civique ? Quelles pièces fournir et à qui ?
Pour pouvoir « recruter » un jeune en service civique, il vous faudra tout d’abord obtenir un Agrément d’Engagement de Service Civique. Sont éligibles à cet agrément les organismes sans but lucratif ou les personnes morales de droit public de droit français. L’agrément est délivré après étude de la nature des missions proposées. Celles-ci doivent répondre aux principes d’intérêt général, de non-substitution à un emploi, d’accessibilité et de mixité, et correspondre à votre capacité à prendre en charge des volontaires.
Pour l’obtenir, adressez votre dossier à l’échelon central de l’Agence du Service Civique (si votre activité a un rayonnement national), à la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale territorialement compétente (si votre activité rayonne à l’échelle régionale), à la direction départementale interministérielle chargée de la cohésion sociale territorialement compétente (en cas d’activité à l’échelle départementale ou infra départementale).
Votre dossier devra comporter quatre fiches :
- une présentation de l’organisme, avec attestation sur l’honneur ;
- un calendrier d’accueil prévisionnel des volontaires ;
- une description des missions proposées (une fiche par type de mission) ;
- les informations complémentaires (une fiche pour l’ensemble des missions).
D’autres pièces (comme le dernier rapport d’activité ou les comptes annuels), qui dépendent du statut de votre structure, seront également demandées.
Où publier mon offre ?
Sur de nombreuses plateformes (ProfilCulture, réseaux jeunesse, missions locales, points informations jeunesse…), mais pas via Pôle Emploi, car une mission de service civique ne doit pas se substituer à un emploi ! Une fois l’agrément obtenu, votre annonce doit par ailleurs obligatoirement être publiée sur le site institutionnel du service civique, afin de garantir l’égalité d’accès aux annonces. Il est conseillé de publier l’annonce de recrutement au moins deux mois avant le début théorique de la mission.
Quelles sont les obligations légales ? Dois-je rémunérer mon volontaire ?
Une fois que vous aurez trouvé « le bon volontaire » pour votre festival ou votre association culturelle, il faudra lui faire signer un contrat. Celui-ci définit les modalités d’exécution de la collaboration :
- la durée de la mission ;
- le lieu de travail ;
- la nature des tâches ;
- les congés…
Il vous faudra également désigner un tuteur au sein de votre structure. Il est chargé d’assurer la préparation du volontaire aux missions qui lui sont confiées et de l’accompagner au quotidien. Autre obligation légale, la structure d’accueil doit dispenser aux volontaires une formation civique et citoyenne, et les accompagner dans leurs réflexions sur leurs projets d’avenir. Enfin, les volontaires en service civique ont droit à deux jours de congés par mois de présence. Ils sont décomptés des jours habituels de mission. Par exemple, un volontaire qui effectue sa mission deux jours par semaine et qui prend 4 jours de congés sera absent deux semaines.
Bien sûr, les volontaires en service civique sont rémunérés. Ils perçoivent une indemnité financée directement par l’État, de 467,34 euros net par mois. Cette indemnité est la même quelle que soit la durée hebdomadaire du contrat, et elle peut être majorée de 106,38 euros sur critères sociaux (bénéficiaires du RSA notamment). En tant qu’organisme d’accueil, vous devrez par ailleurs verser une prestation nécessaire à la subsistance, à l’équipement, à l’hébergement ou au transport. Il peut s’agir d’un versement en nature (titre-repas par exemple), ou en espèces. Le montant minimal mensuel de cette prestation est fixé à 106,31 euros.
Qu’en pensent les volontaires ?
D’après notre petite enquête, beaucoup de bien ! « Je suis en service civique depuis le mois de janvier au Paris Mozart Orchestra, témoigne par exemple Sophie Leleu. Je ne connaissais pas ce dispositif, mais je le trouve formidable. Ma mission ? Aider à la mise en place de nouveaux outils pédagogiques. Concrètement, je participe à l’organisation de concerts et d’événements, notamment dans les établissements scolaires. C’est une expérience incroyable, de terrain, au contact du public, qui me permettra — je l’espère — d’intégrer à la rentrée prochaine un Master pour devenir chargée de production. Grâce au service civique, j’en apprends un peu plus tous les jours ! »
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