Deuxième syndicat représentatif du secteur privé, le Syndicat National des Entrepreneurs de Spectacles représente aujourd’hui plus de 250 entreprises du spectacle vivant. Qui sont-elles ? Quelles sont les missions du syndicat ? Quels sont les grands dossiers en cours ? Zoom sur ce syndicat avec Philippe Chapelon, délégué général du SNES.
Qui représente-t-il ?
« Historiquement, en 1920, le syndicat a été créé pour représenter nationalement les directeurs de tournées, explique Philippe Chapelon. L’évolution de la profession a conduit ces directeurs à développer d’autres activités. Ils sont alors devenus tourneurs, producteurs et même directeurs de salles de spectacles. » Le Syndicat national des entrepreneurs de spectacles représente donc aujourd’hui des lieux de spectacles, des producteurs, des tourneurs, des compagnies du secteur privé et ce, dans toutes les disciplines artistiques : théâtre, variétés, humour, danse, opéra, musique classique, musiques actuelles, chanson, rock, jazz, cirque, spectacles jeune public.
Les missions
« Le SNES représente, défend et accompagne ces entreprises tout au long de leur existence, de la jeune entreprise aux entreprises déjà installées depuis des années. » Le SNES travaille aussi à rapprocher les entreprises en créant un réseau dans lequel l’information circule : « Nous proposons également à nos adhérents une veille juridique, sociale, fiscale. »
Au niveau national, « le SNES représente et défend ses adhérents auprès des pouvoirs publics (ministère du Travail, ministère de la Culture…), des organismes professionnels, des sociétés d’auteurs et des syndicats de salariés ». Philippe Chapelon est ainsi président de la Caisse des Congés Spectacles depuis 2014. « Nous sommes impliqués dans la vie quotidienne des entreprises que nous représentons, poursuit-il. Nous sommes par exemple, assistés d’un cabinet d’avocats. De plus, nous accompagnons le dialogue social (convention collective notamment) et nous défendons les spécificités des entreprises du spectacle vivant et notamment du spectacle en tournée. »
Les formations
« L’accompagnement se fait aussi en proposant des formations. » Les droits d’auteur et l’édition musicale, la billetterie, les aides spectacles musiques et humour… Les formations sont proposées gratuitement aux adhérents. Ainsi, en novembre dernier, a commencé un cycle sur la transition numérique dans le spectacle, en partenariat avec l’Irma., pour aider les producteurs de spectacles à appréhender et mettre en oeuvre des outils et des services du numérique pour améliorer leur travail au quotidien. Tels le logiciel Orfeo pour le booking et l’administration, Delight pour l’analyse du public et Pims pour les pointages de billetterie.
À noter également que depuis 2010, le SNES mène à l’occasion du festival OFF d’Avignon « une action de professionnalisation des jeunes compagnies. Avignon est un rendez-vous important pour ces entreprises du spectacle d’initiative privée qui, pour beaucoup, prennent des risques personnels ne bénéficiant pas de subventions. » Neuf ans après, « le SNES demande à ses adhérents, au travers d’une Charte, de s’engager concernant le respect de la législation sociale, fiscale, notamment au regard de la convention collective et des droits d’auteur. »
Les grands dossiers
Parmi les grands dossiers sur lesquels travaille le syndicat, quelques-uns se distinguent particulièrement : la diversité de l’offre culturelle sur la France, l’aide à la mobilité, la mise en place d’un crédit d’impôt théâtre, la réintégration des comédies musicales et de l’humour (*) dans le crédit d’impôt spectacle vivant musical et le Décret « son amplifiés« .
« Nous travaillons en effet à favoriser la diversité de l’offre culturelle sur le territoire et notamment à la diffusion de spectacles d’initiative privée dans des structures publiques. » Philippe Chapelon ajoute qu’aujourd’hui les spectacles tournent moins qu’auparavant : « Il y a une quinzaine d’années, un spectacle faisait en moyenne 70 dates. Aujourd’hui, il n’en fait plus que 20. » Bien qu’il ne s’agisse pas du seul facteur, la mobilité est, selon le délégué général du syndicat, un des leviers de la diffusion. « Or, les frais d’approche (transports, logements…) représentent aujourd’hui 50% du coût d’un spectacle quand auparavant, ils représentaient 30%. L’aide à la mobilité que nous demandons depuis l’an dernier bénéficierait au spectacle et au lieu d’accueil. »
Concernant le Décret « son amplifiés », le SNES demande un moratoire : « Ce décret est paru sans consultation préalable des professionnels. Aussi faudrait-il se remettre autour de la table car certaines esthétiques sont menacées et les producteurs sont inquiets. Sans remettre en cause l’intérêt sanitaire, nous demandons des adaptations mais aussi des accompagnements financiers comme formatifs. »
Devenir adhérent
« Tout d’abord, il faut être détenteur d’une licence Spectacle vivant. » Ensuite, la demande d’adhésion est soumise au comité de direction composé de 18 entreprises du spectacle et dirigé par le président du syndicat, Jean-Claude Lande. Ce comité statue sur des critères de professionnalisation et de respect de la législation sociale, fiscale, des droits d’auteur et de la convention collective. « Puisque le comité est composé de 18 entreprises de différentes disciplines artistiques, il est très courant que l’entreprise demandeuse soit connue du comité et/ou soit parrainée par des membres. Et si ce n’est pas le cas, une période probatoire de 2 ans est mise en place afin de s’assurer du respect des règles citées précédemment. »
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le site Internet du SNES www.spectacle-snes.org. Vous pouvez également prendre contact par téléphone au 01.42.97.98.99
(*) En effet, depuis le 1er janvier 2019, les spectacles d’humour ne sont plus éligibles au Crédit d’impôt spectacle vivant. Vous pouvez lire à ce sujet la tribune « Voulez-vous continuer à rire ? » publiée par Gilles Petit (directeur du CNV) dans Liberation.
Photo Philippe Chapelon – (c) iFou pour Le Pôle Média