Du 14 au 16 octobre 2015 se déroulait le MaMA Event, l’un des rendez-vous incontournables des professionnels de l’industrie musicale. Cette année, un espace était réservé à l’innovation et aux startups, au premier étage du Trianon. Trois journées thématiques regroupées au sein du MaM@ Invent, à l’initiative de l’IRMA. La rédaction de Coulisses y était. Retour sur la journée dédiée aux solutions pour le spectacle vivant.
Ça bouge du côté de la billetterie
Connu pour avoir créé le magazine en ligne MaGestionBilletterie.com, Eddie Aubin était présent au MaM@ Invent pour présenter MyOpenTickets, un cluster (littéralement “grappe”) qui regroupe des compétences et des intervenants spécialisés sur la billetterie. L’objectif ? Analyser les tendances du secteur et favoriser l’émergence de nouveaux outils qui pourront aider les producteurs et lieux de spectacles à mieux connaître leur public. L’une des spécificités de cette initiative : elle n’est pas limitée au spectacle vivant, mais adresse aussi l’événementiel et le sport, ce qui favorise les échanges. Par exemple, le monde du spectacle pourrait s’inspirer de l’expérience acquise par le secteur du sport sur le “yield management”. La vision d’Eddie Aubin : il faut que les acteurs français en place se “serrent les coudes” face à des acteurs mondiaux qui mettent en place des solutions globales qui risquent d’être “opaques”.
C’est exactement l’ambition de Delight, cette nouvelle startup qui se positionne comme tiers de confiance entre les réseaux de distribution – qui ne donnent pas accès à leur base de spectateurs, à l’exception notable de Digitick – et les organisateurs de spectacles. L’idée ? Convaincre les réseaux de distribution de mettre leurs flux à disposition afin de permettre aux organisateurs de disposer d’analyses et statistiques globales sur leur public (sociologie, habitudes culturelles, taux de remplissage comparés).
A noter, l’analyse intéressante de Fabrice Jallet de l’IRMA : “c’est amusant de noter qu’alors que la grosse tendance est la désintermédiation (*), Delight introduit une nouvelle forme de ré-intermédiation avec une forte valeur ajoutée.”
(*) NDLR : l’organisateur de spectacle gère lui-même sa billetterie.
Mieux que la réalité… la réalité augmentée ?
Permettre au spectateur de percevoir une réalité “améliorée” à l’aide de dispositifs s’interposant entre la vision et l’audition – voire le toucher – et le monde réel, tel est le principe de la réalité augmentée.
Ce sujet était au programme d’un “focus” consacré au “live augmenté”, dont on a pu dégager deux tendances fortes : d’une part, les services qui ont pour but d’améliorer l’”expérience” du spectateur se multiplient, d’autre part, ils deviennent abordables et ne seront pas réservés uniquement aux grosses productions. Mais au final, l’important n’est-il pas que ces solutions permettent vraiment aux spectateurs de mieux profiter des concerts et ne détournent pas le public de la musique elle-même ?
L’équipe de Rhythm & Town a pris le problème dans l’autre sens : leur solution a pour objectif de permettre à un “télé”-spectateur de se rapprocher le plus possible de la réalité d’un concert auquel il n’assiste qu’à distance. Pour cela, elle propose de réaliser des captations en 3D avec son binaural. On a pu tester la technologie : une fois équipé de lunettes 3D et d’un casque, on assiste presque au concert “comme si on y était”.
Les wearables, ça existe, on en a vu !
Nous vous parlions récemment des wearables, ces objets connectés qu’on peut porter sur soi. Nous en avons rencontré quelques-uns lors de notre passage au MaM@ Invent.
Tout d’abord, Lucie Labs qui nous a présenté son “bracelet connecté”, constitué de leds qui émettent des jolies couleurs. Comment ça marche ? Premier mode de fonctionnement,“la foule « est » le spectacle : un opérateur peut dessiner des vagues de couleur ou des motifs dans la salle via le public. Autre possibilité : chaque spectateur peut agir sur l’apparence de son propre bracelet, via des mouvements – si les spectateurs se coordonnent, on obtient des « olas numériques ». Enfin, les spectateurs pourront interagir avec le spectacle – en faire varier le son, les lumières. On n’a pas encore pu voir d’images de salles avec un public équipé de bracelets LucieLabs, mais apparemment, c’est pour le printemps 2016 !
Il n’y a pas que le public qu’on peut “habiller”, il y a aussi les murs. Vous avez déjà vu des monuments en 3D sur lesquels on projette des images ? Eh bien la solution HeavyM permet de faire ça très simplement presque soi-même. Dans un premier temps, on modélise la surface sur laquelle on veut projeter, puis dans un second temps on peut projeter en bénéficiant de plein d’effets visuels prédéfinis. L’application pratique ? Habiller le fond de la scène, des murs, un lieu de festival, avec une texture 3D colorée et fun et qui bouge. Le tout avec un matériel très simple, un ordinateur et un vidéo-projecteur.
Bravo au MaMA Event et à l’IRMA pour cette initiative. Et à l’année prochaine avec, on l’espère, de nouvelles innovations et un programme encore plus fourni !